Comment rendre votre entreprise résiliente et durable grâce à la régénération : Stratégies et conseils pratiques pour les dirigeants d’entreprise

Si vous avez l’habitude de nous lire, vous savez déjà que notre cabinet INNOV RH est engagé dans le parcours de la CONVENTION DES ENTREPRISES POUR LE CLIMAT (CEC) sur le Bassin Alpes tout au long de l’année 2023. Notre objectif ? Fixer notre feuille de route et devenir une entreprise “régénérative”.

Petit constat préalable : La RSE ne suffit pas

Les entreprises françaises consomment aujourd’hui 3 planètes… Quand nous n’en avons qu’une seule. Les entreprises engagées dans une démarche RSE (responsabilité sociétale) consomment 2 planètes, même les plus fortement engagées, c’est-à-dire 1%… Pour faire simple, aucune entreprise française n’est aujourd’hui à impact positif car cela veut dire créer de la valeur sociétale nette tout en respectant les limites planétaires”, Alan FUSTEC, Agence LUCIE.

Autrement dit, même les plus engagés d’entre nous avons encore bien des défis à relever pour faire face aux multiples enjeux. Impossible ?

Non (heureusement) ! 

D’autres y ont d’ailleurs déjà réfléchi: MERCI à ces précurseurs et cap vers “l’entreprise régénérative” !

Les principes fondamentaux de l’entreprise régénérative

Comme l’expliquent les fondateurs de la CEC, “Régénérer, c’est aller au-delà de la réduction d’impacts négatifs ou de leur neutralisation pour s’engager vers la génération d’impacts positifs nets pour les écosystèmes et la société”.

A chaque fois que nous en parlons, les sourcils se froncent. Alors nous y allons tout en douceur 😊

A ce propos, nous progressons d’ailleurs nous aussi au fur et à mesure de notre propre parcours !

La régénération, c’est le processus qui définit le vivant. En effet, le corps humain régénère ses cellules et l’arbre régénère son écorce. Et, petite touche locale, la montagne… ses glaciers.

C’est pourquoi, s’orienter vers la génération d’impacts “positifs nets”, ça signifie avoir bien conscience en amont d’un ensemble de constats et du caractère systémique et imbriqué de l’ensemble.

Par exemple, connaître les 9 limites planétaires et savoir lesquelles sont affectées par ses propres activités. C’est être en capacité de proposer un modèle tenant compte de ce plafond écologique et au-dessus du plancher social (cf la théorie du DONUT).

Ou encore lister les ressources indispensables au fonctionnement de l’entreprise et avoir une vision prospective de leur évolution (et pénurie).

C’est aussi ne pas se limiter à une série de mesures visant à limiter les impacts négatifs et envisager une contribution positive aux niveaux social, sociétal, environnemental, économique et du vivant. Ou encore (très important !) au niveau de l’ancrage territorial et des coopérations envisageables dans ce précieux champ des possibles.

Les avantages économiques de la transition vers une entreprise régénérative

Pourquoi une entreprise dont le modèle économique est linéaire, basé sur l’extraction de matières et une logique de volume à vendre aurait-elle intérêt à changer, surtout si son résultat est excellent ?

Parce que son modèle est potentiellement condamné. “Vendre plus pour gagner plus est une injonction intenable dans un contexte de limites planétaires dépassées et de fin d’abondance”.

Par conséquent, prenons en acte… et agissons.

Certaines pourraient même trouver un intérêt, économique entre autres (mais surtout “pas que !!!”),  à s’engager dans un modèle économique différent, plus vertueux. 

Pour cela, il faut faire un grand RESET sur à peu près tout ce que nous avons appris en économie sur la croissance et changer de lunettes, changer de regard, faire un immense (IMMENSE) pas de côté pour envisager d’autres possibles. 

Si France Stratégie avait déjà souligné le lien entre RSE et performance économique, la RSE procurant un gain de performance en moyenne de l’ordre de 13 %, qu’en sera-t-il de l’entreprise régénérative ? 

En d’autres termes, quitter la voie de l’impérative croissance et assurer la résilience de l’entreprise en se dirigeant vers un nouveau cap.

Stratégies pour intégrer la régénération dans votre modèle d’entreprise

Comment intégrer la régénération dans votre modèle d’entreprise ?

En vous inspirant du vivant : biomimétisme, permaculture, permaentreprise…. 

Mais encore en changeant de référentiel en écoutant le témoignage d’autres dirigeants ou spécialistes qui peuvent vous aider à vous transformer en vous posant “la bonne question” de départ (ou “question générative” au sein de la CEC).

Un exemple est souvent donné à la CEC : “un fabricant de poids lourds qui définirait sa Feuille de Route autour de la seule question de la décarbonation de sa flotte passerait à côté des impacts de son activité sur la biodiversité.

Le réseau routier français a augmenté de plus de 12% ces 20 dernières années pour répondre à l’intensification du trafic, notamment de poids lourds, qui a bondi de 56% sur la même période, artificialisant les sols et fragmentant les habitats.

Et c’est une des premières causes d’extinction de la biodiversité. Ce fabricant ne tiendrait pas non plus compte des répercussions de son activité sur les autres limites planétaires, sur les enjeux de sécurité routière, de bien-être dans les villes, etc. En adoptant une approche systémique, la seule problématique qui vaille est celle de la réduction du nombre de camions sur la route et des kilomètres qu’ils parcourent, ce qui vient percuter de plein fouet le modèle économique et appelle à des innovations radicales”.

Ca pique ? C’est normal… C’est justement pour cela que le chemin peut prendre du temps et supposer un excellent accompagnement. Chez Innov RH nous disposons de toutes les qualités requises afin de vous y aider !

Prenez des mesures concrètes pour réduire votre empreinte environnementale et restaurer les ressources. Imaginez, de plus, les impacts positifs de l’entreprise régénérative sur la société et les communautés locales.  

Études de cas inspirantes : Entreprises réussissant dans la transition vers la régénération

Le site même de la CEC regorge d’exemples sur des entreprises qui se sont engagées avec brio dans la voie de la régénération.

Ainsi, “l’entreprise américaine Guayaki, qui vend des boissons énergisantes à base de maté, a mis en œuvre un modèle économique de reforestation de la canopée atlantique, régénératif de la biodiversité et séquestrant une quantité de carbone largement supérieure à celle émise par les activités de l’entreprise, tout en offrant de multiples bénéfices sociaux aux populations locales”.

Ou encore “Pocheco, entreprise française de production d’enveloppes et sacs en papier, qui a modifié son système de production, ses infrastructures et ses chaînes d’approvisionnement.  Ils ont pour modèle la substitution des encres et colles à solvant par des alternatives végétales, la désartificialisation des sols, la végétalisation des toitures, la récupération d’eau de pluie, la climatisation adiabatique mimant les structures alvéolaires des ruches d’abeille. A cela s’ajoute la mise en œuvre d’une forêt et d’un jardin nourricier sur site, la phytoépuration, un approvisionnement de papier via les plus hauts standards en matière de forêts durablement gérées… Ce sont des pratiques régénératives vertueuses qui s’avèrent être économiquement rentables pour l’entreprise (ROI et payback après 7 ans seulement)”.

Sur le Bassin Alpes, nous avons eu la chance de pouvoir entendre le témoignage d’Olivier ERARD, de METABIEF, station du Jura qui a beaucoup oeuvré pour accompagner la transformation de tout son écosystème : Comment envisager la fin du ski alpin à l’horizon 2030-2035 compte tenu des projections climatiques ? Comment embarquer les parties prenantes du territoire et coconstruire ensemble ?

Ou encore d’Alexis NOLLET d’ULTERÏA qui a mis en place tout un écosystème connecté au vivant à partir d’une menuiserie industrielle initiale : école, centre de formation, maison éco-citoyenne…. Ou comment remettre l’entreprise au service du bien commun.

Les défis et les obstacles courants lors de la mise en place d’une entreprise régénérative

Les témoignages ne font pas mystère des difficultés, parfois immenses, rencontrées lors des phases de transition pour passer à un modèle régénératif.

Le 1er d’entre eux tient à la complexité de l’ensemble… puisqu’une décision qui peut avoir un impact positif sur l’un des aspects à prendre en compte – l’une des limites planétaires par exemple – peut très bien générer un impact négatif supérieur sur un autre…

Ou encore la résistance au changement des acteurs concernés, nécessitant un accompagnement soigné pour accepter les constats opérés par les scientifiques et se projeter dans un avenir différent en tenant compte d’autres paramètres comme la restauration du vivant. Accepter l’inconfort, l’incertain, la contestation, les jeux de pouvoir…

L’une des difficultés rencontrées, en plus de la prise de conscience sur l’ensemble des paramètres et le nécessaire changement de lunettes pour appréhender son modèle économique, est de pouvoir mesurer ses différents impacts (négatifs et positifs) !

Les étapes clés pour engager vos employés et partenaires dans la vision régénérative

La première clé de réussite est de réaliser un audit RSE afin de pouvoir détecter au mieux tous les enjeux au niveau de votre entreprise et pourquoi pas allez encore plus loin si vous êtes déjà dans cette démarche.

Ensuite, évoquée par l’ensemble des dirigeants ayant témoigné, l’idée est d’embarquer ses parties prenantes et de coconstruire – ensemble – le nouveau modèle de l’entreprise connectée au vivant dans son écosystème.

Comme pour toute démarche basée sur l’intelligence collective, cela suppose donc de prendre du temps et d’engager le dialogue de manière constructive.

En RSE, nous identifions les parties prenantes et dialoguons avec elles : même principe ici, avec des enjeux imbriqués 2.0 !

Et une dimension déterminante selon nos différents contributeurs : axer l’approche au niveau territorial en impliquant les partenaires locaux pour devenir résilients.

En interne par exemple, l’un des premiers exercices extrêmement porteur de sens est de coconstruire la raison d’être de l’entreprise en remettant le vivant au centre de chaque décision/action. Après cela, un nouveau des possibles est envisageable avec un nouveau modèle économique, s’il est aligné avec cette fameuse raison d’être.

Mesurer et communiquer l’impact de votre entreprise régénérative

Comment prouver que l’entreprise est devenue régénérative ?

Cela suppose en amont d’avoir identifié ses impacts, négatifs et positifs, sur un ensemble de déterminants tenant compte du vivant et des limites planétaires. Et de pouvoir démontrer sa contribution nette positive au final.

Facile ? Non évidemment… Mais essentiel pour garder le cap tout en étant challengé par ses parties prenantes et son écosystème.

Par la suite bien entendu, la résilience même de l’entreprise sera l’une des preuves les plus significatives de la pertinence de son modèle. Et dans l’intervalle, tout est à construire en terme d’indicateurs de suivi, sans faire de focus sur le seul angle de la performance financière. 

Coconstruire avec ses parties prenantes ses objectifs, indicateurs mais aussi axes de communication peut donc se révéler essentiel !

Les prochaines étapes pour devenir un leader de l’entreprise régénérative

La première étape selon nous, c’est d’embarquer dans la CEC bien entendu !

Des parcours sont désormais proposés sur tout le territoire national, voire pour certains secteurs (conseil ou monde financier par exemple).

Chez INNOV RH, nous pouvons également vous accompagner dans cette phase de transformation en nous appuyant sur notre forte expérience de conduite du changement, de l’accompagnement en intelligence collective et de la structuration des démarches RSE. Aujourd’hui, nous construisons notre nouvelle feuille de route pour devenir nous mêmes une entreprise régénérative et vous accompagner sur ce chemin : pas à pas, progressivement, dans une relation gagnant-gagnant.